Lionel Herbreteau

éleveur à Val de Louyre et Caudeau (24), nous explique ses débuts et son travail quotidien sur son exploitation de Poulet Label Rouge IGP Périgord !

Je suis issu d’une famille d’agriculteur. Mon grand-père a lancé l’exploitation familiale avec des vaches laitières. Mon père l’a rejoint en 1978 et ma mère s’est rattachée à lui en 1990 avec une exploitation de poulet conventionnel. Je les ai rejoints en 2005 en débutant avec des vaches à viande.

En 2018, s’en suit un changement concernant la production de poulet conventionnel qui m’intéressait moins et que j’ai donc abandonné. J’ai préféré me tourner vers une production du même secteur mais avec une renommée plus qualitative et vertueuse : le Poulet fermier IGP Périgord. Le but était donc de travailler des produits de qualité en nous tournant vers du LABEL ROUGE.

Au total, l’exploitation s’étend sur 120 hectares, dont 3 bâtiments pour les poulets. Nous produisons également des céréales, aussi bien consommées par nos poulets que par nos vaches !

Notre mode d’élevage suit le cahier des charges Label Rouge ce qui nous amène à élever nos poulets durant 81 jours minimum, en plein air. Les poussins arrivent sur l’exploitation à un jour. À partir du 42ème jour obligatoirement, les poulets doivent avoir accès au parcours en extérieur, en plein air. En fonction de l’œil de l’éleveur et si les conditions sont bonnes, nous sommes libres de les ouvrir avant, ce qui est tout aussi bénéfique pour eux car ils profitent de la nature plus rapidement.

L’ouverture des trappes se fait au levé du jour, et s’en suit une vérification complète afin que tout soit en ordre de marche, en vérifiant l’alimentation en eau et en mangeoire.

La majorité du temps, les poulets restent dehors. Mon parcours est en limite de forêt donc ils en profitent pour se percher sur des branches.

Le soir, nous refermons les bâtiments afin qu’ils soient en sécurité. Les volailles attendent vraiment le dernier moment, au coucher du soleil, pour rentrer, en se rapprochant des bâtiments au fur et à mesure. Les horaires ne sont jamais fixes puisque cela dépend beaucoup des saisons. Il faut surveiller en permanence.

Entre chaque lot, nous effectuons un vide sanitaire en lavant l’extérieur, l’intérieur des bâtiments ainsi que le matériel. Nous sortons le fumier qui a récupéré toute l’eau et la saleté, et nous relavons une nouvelle fois le bas des bâtiments. Nous le balayons afin de finir la désinfection. Une fois ce processus réalisé, nous sommes prêts pour accueillir un nouveau lot. Il faut compter une pause de 3 semaines minimum, ce qui permet à l’herbe de repousser entre temps.

Leur alimentation est garantie sans OGM et sans antibiotique. Elle est composée essentiellement de céréales, avec un peu de minéral pour équilibrer la ration. L’alimentation est broyée ou en miette en fonction de l’âge de l’animal. Ils se nourrissent aussi de vers ou autres insectes qu’ils trouvent dans la nature. En supplément, tous les matins je distribue également du blé à la main dans leur litière. Le but est que les poulets gardent leur instinct naturel en grattant pour chercher leur nourriture. Il m’arrive aussi d’en mettre au sein de leur parcours.

Il faut savoir que les volailles mangent et boivent à l’intérieur. Pour ma part, cette partie est automatisée, ainsi que la ventilation. Les bâtiments ont des volets qui s’ouvrent et se ferment par rapport à la température intérieure. Il y a un suivi en fonction de l’âge des animaux, cela nous permet d’adapter les conditions, aussi bien en mettant du chauffage ou en aérant. Il faut donc avoir un regard constant sur le comportement des animaux et vérifier l’air ambiant.

Afin d’améliorer leur bien-être, j’ai installé des perchoirs dans les bâtiments. Ils ont aussi des mangeoires avec des gravillons et d’autres avec du blé entier ou du maïs entier, venant de ma propre production.

Ma recette préférée…
Poulet fermier rôti

Pour 4 à 6 personnes suivant l’appétit


Temps de préparation :
20 min.


Temps de cuisson :
1h30

Ingrédients :

– 1 poulet fermier IGP Périgord
– 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin, estragon)
– Huile ou graisse de canard
– Quelques pommes de terre
– Selon la saison : cèpes, girolles, abricots, pruneaux ou pommes

Préparation :

1/  Garnissez le poulet fermier avec le thym, le laurier, le romarin et l’estragon (bouquet garni)

2/ Salez, poivrez

3/ Suivant la saison, ajoutez quelques cèpes et girolles précuits, ou encore des abricots, pruneaux ou pommes

4/ Mettez le poulet garni dans une cocotte allant au four avec de l’huile ou de la graisse de canard

5/ Enfournez à four froid à 180/200° durant 1h30 environ

6/ Piquez le poulet régulièrement avec un couteau pour vérifier la cuisson, et tournez-le afin qu’il soit bien rôti

7/ Une demi-heure avant de servir ou à mi-cuisson, ajoutez quelques petites pommes de terre autour du poulet qui cuiront dans le jus

Bonne dégustation !

Pouvez-vous partager des lieux emblématiques du Périgord, à visiter proche de chez vous ?

À Sainte-Alvère, nous avons la chance d’avoir un marché local, ainsi qu’un marché aux truffes qui est reconnu et réputé.

Notre Périgord a beaucoup de vertu. Par exemple Limeuil est l’un des plus beaux villages de France, nous avons aussi des productions locales de fraise.

Le côté touristique se développe de plus en plus. Beaucoup de communes ou de petits villages ont amélioré leur aménagement de bourg et très souvent nous pouvons trouver des cartes ou des sentiers pédestres pour explorer les environs à pied ou en vélo, ce qui nous permet de découvrir le Périgord sous un autre angle. Ces sentiers ont aussi pour but de faire découvrir les exploitations comme la mienne.